Bien que junior et arrivé avec le neuvième temps des engagés, Gaëtan Manceaux a étonné nombre d’observateurs le week-end dernier à Aubière, en glanant la deuxième place du 800 mètres, derrière Brice Leroy, sélectionné aux prochains championnats d’Europe sur la distance. Aussi à l’aise sur 800 que sur 1 500, il vise la qualification pour les championnats d’Europe junior cet été.
D’aucuns ont été surpris par la performance de Gaëtan Manceaux à Aubière. Deuxième de sa série samedi derrière Brice Leroy, en abaissant au passage son record personnel (1’49’’54), le Roannais a réédité pareille performance le lendemain à l’occasion de la finale, devant ainsi vice-champion de France (1’49’’34). Il était lui-même ébaubi en franchissant la ligne, témoin ses bras dirigés vers le ciel et son regard quelque peu éberlué. « Je suis très content. C’est une super performance à laquelle je ne m’attendais pas trop. J’étais venu pour faire finaliste » explique t-il. « Et puis j’ai fait une grosse série qui m’a mise en confiance. En finale, je n’avais rien à perdre, j’avais un peu moins de pression donc je ne me suis pas posé de question. J’ai cru au podium au bout de 400 mètres, lorsque j’étais 5e tout en étant facile ».
Il n’a surtout pas ressenti la fatigue liée à sa série rapide de la veille. Le fruit d’une bonne préparation foncière, notamment consolidée au début du mois de janvier lors du stage national au Portugal. « J’ai effectué de gros progrès en foncier qui m’ont permis d’enchaîner les deux courses. Au Portugal, je me suis entraîné avec le groupe de 1 500. J’ai passé un cap là-bas. J’ai aussi commencé la musculation plus sérieusement cette année. Je suis plus puissant, plus gainé, plus solide quand je cours sur la piste ».
Aussi à l’aise sur 1 500 que sur 800 m
L’athlète coaché par Frédéric Augagneur possède également de solides qualités sur la distance supérieure, en atteste son nouveau record personnel établit cet hiver (3’48’’76 contre un précédent record en plein air à 3’51’’94). Son objectif de l’année est de se qualifier pour les championnats d’Europe junior cet été. Sur 800 ou sur 1 500 ? Un choix qui n’est pas encore acté, alors que c’est son coach qui l’a poussé à disputer le 800 aux Elite le week-end dernier. « Je me sens bien sur les deux distances. Le 1 500 n’est pas trop à négliger puisque dans les grands championnats, la plupart des courses sont tactiques, et cela pourrait bien se passer avec ma pointe de vitesse. Mais j’aime aussi le 800 et les Elite m’ont vraiment mis en confiance ».
Avant la saison estivale, il y aura au préalable le match international en Italie (2 et 3 mars à Ancone) puis les France jeunes en salle (à Lyon, 16 et 17 mars). « Je veux allez conquérir le titre junior. Un titre, ça ne se refuse jamais. Il faut garder le même esprit. Ce n’est pas parce que j’ai fait 2e aux Elite qu’il faut que je prenne trop confiance en moi et me dire que le titre est déjà acquis ».
Gaëtan Manceaux bénéficie en tout cas de conditions d’entraînement idéales, au sein d’un groupe où l’émulation est présente, avec notamment Aissa Boucheliga, champion de France cadet du 3 000m en cadet l’an passé (record à 8’25’’81) ou encore le Marocain Reda Ammoumi (1’52’’69 cet hiver). Tandis qu’après avoir obtenu son Bac pro commercial l’an passé, il s’est en quelque sorte octroyé une année sabbatique, pour « passer le permis ou le BAFA », avant « de devenir éducateur sportif » dans son club, le CA Roanne, l’an prochain.
La crête sur les cheveux, la clé de ces championnats
Deux fois deuxième derrière Brice Leroy à Aubière, il a poussé la comparaison avec l’Amiénois jusqu’à arborer une crête similaire. Hommage ou une simple coïncidence ?! « Je jure qu’on ne l’a pas fait exprès. Je la prends sur un footballeur, Al Shaawari du l’Ac Milan » répond-il avec un large sourire. « Je tiens aussi à faire un big up à Thomas Jordier (junior, sélectionné aux Europe senior sur 400 m). Lui aussi avait une crête et ce n’était pas prévu qu’on fasse la même chose. Sa performance (record de France junior, 46’’89) montre qu’il y a bonne génération 94. La crête, c’était peut-être la clé de ces championnats ! » poursuit Gaëtan Manceaux dans un éclat de rire, avant de se lancer dans une litanie de « petits mots » à l’attention de ses proches, de Samir Dahmani (dont il a le poster dans sa chambre) ou de Brice Leroy. Un brin de forfanterie, peut-être un soupçon d’insouciance sûrement liée à son jeune âge mais qui ne l’empêche pas d’aller déjà très vite sur le tartan.
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