Débuter l’athlétisme à l’adolescence, c’est se lancer dans une nouvelle aventure à un âge où les centres d’intérêt ne manquent pas. Cela demande de l’organisation, de la motivation et surtout de la passion. Juliette Henriet et Quentin Gimel ont tous les deux seize ans et sont licenciés au Club Athlétique du Roannais, dans la Loire depuis quelques semaines, même si la première nommée n’en est pas à son coup d’essai. Ils ont accepté de raconter à athle.fr ce qui les pousse à se rendre au stade deux à trois fois par semaine, pour y suivre les conseils de leur entraîneur Benjamin Dubois. Athle.fr : Qu’est-ce qui t’a attiré dans l’athlétisme ? Juliette Henriet : J’avais déjà fait de l’athlé auparavant et j’avais découvert le cross au collège. Puis je me suis mise à la gymnastique en même temps, avant de m’y consacrer totalement il y a deux ans. J’ai finalement décidé d’arrêter la gym cet été, pour me remettre à l’athlé en faisant du sprint, notamment du 100 m. Je trouve que courir est un bon moyen de décompression. De plus, l’ambiance me plaît, on a l’impression d’être un peu comme une grande famille. Quentin Gimel : Cet été, j’ai regardé à la télé les championnats du monde de Moscou et comme j’avais envie de changer de sport - je faisais du cyclisme avant mais, depuis quelques temps je me lassais - je me suis dit : pourquoi ne pas essayer l’athlétisme. J’avoue aussi que voir Teddy Tamgho gagner le concours du triple saut, ça m’a motivé. En quoi l’athlétisme est-il différent des autres sports que tu as pratiqués ? JH : L’ambiance, c’est important. En gymnastique, c’est assez strict. J’en ai fait dix ans donc je ne regrette absolument rien. Mais j’avais besoin de changement, de quelque chose de plus sympa. Avec mon entraîneur, Benjamin Dubois, c’est détendu et il est à l’écoute. Je me retrouve également avec des gens du même âge à l’entraînement, cela permet de se motiver. QG : J’ai fait pendant huit ans du cyclisme sur route et sur piste. Mais à la fin, j’en avais un peu marre de rouler encore et toujours, souvent seul, et puis je manquais d’encadrement. Là, j’ai du plaisir à être avec un coach qui me guide, tout en appartenant à un groupe. En cyclisme, on est plus tourné vers soi-même. Sinon, sur le plan physique, j’ai découvert, depuis que je cours, des muscles que je ne connaissais pas avant, notamment dans le haut du corps. Que recherches-tu à travers la pratique de l’athlétisme ? JH : J’ai besoin de me défouler. Après les grosses journées de cours de 8h à 18h, il faut évacuer le stress accumulé. Alors aller à l’entrainement, c’est l’idéal. Et puis, on voit du monde. Sinon, j’ai aussi envie de faire des perfs. Je ne connais pas trop mon niveau mais, en tout cas, j’ai envie de m’améliorer. Pour l’instant, je m’entraine deux fois par semaine mais je vais peut-être passer à trois séances hebdomadaires. QG : Déjà, j’aime bien la compétition. Quand je vais à l’entrainement, j’ai envie d’évacuer tout ce que j’ai en moi et de me défouler. Je suis quelqu’un de plutôt calme. Mais si je fais un truc, c’est à fond. Sinon, ça ne sert à rien. Cet état d’esprit m’aide aussi dans la vie. Je ne sais pas si je suis bon ou pas, mais je ne veux pas passer à côté de quelque chose, alors je préfère tout donner. Actuellement, je vais trois fois à l’entraînement chaque semaine et je vais essayer de courir sur 100 m et 400 m. Pour terminer, au jeu du j’aime-j’aime pas en athlétisme, que répondrais-tu ? JH : J’aime bien l’esprit d’équipe, les encouragements et les relais. Je n’ai pas trop de modèles mais j’apprécie Christophe Lemaître et Myriam Soumaré. Ils sont très bons et ont l’air sympathiques. Je n’aime pas ne pas être la première, je me bats toujours pour ne pas perdre. Ca ne marche pas tout le temps mais on essaie. QG : J’aime bien me faire mal, tout donner, avoir l’impression d’être « cuit » en rentrant chez moi. J’ai besoin de me dire que j’ai fait le boulot. J’apprécie Teddy Tamgho car il m’a « scotché » avec son titre mondial alors qu’il revenait un peu de nulle part. Et puis il a tout de même sauté 18 m ! Sinon, comme je suis un sprinteur, je n’aime pas le footing de début de séance… Propos recueillis par Renaud Goude pour athle.fr |