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Ce vendredi ,Pascal Pichon remporte le marathon de Ryad en 3h00'03''.
Bravo!
Voici son récit et un peu d'histoire :
Vendredi 28 Février – 4h45.
Nous prenons avec Alain, collègue de travail expatrié et ami, la direction du site où aura lieu l’épreuve. Le départ sera donné à 6h30. Nous sommes dans les temps. Pour une fois, le trafic est fluide et nous roulons à bonne allure sur les voies larges, suréclairées et bordées de palmiers de la capitale.
Le site où se déroule la course est à 60km au sud-est de la capitale, au club de golf de Dirab, en plein désert…Un ilot de verdure, abondamment arrosé, au beau milieu de montagnes abruptes et rocailleuses couleurs sable orangé.
Imaginez un peu une plage artificielle ou encore une palmeraie sur la plaine d’Aiguilly…
Nous quittons progressivement la civilisation. Garmin est avec nous, Allah un peu moins, puisque le premier décide bizarrement de nous faire quitter la route principale pour nous conduire sur des pistes où l’on manquera de se perdre. La rencontre d’une hyène nous fait prendre conscience que nous nous sommes égarés et qu’il est urgent de rebrousser chemin.
Nous arriverons tant bien que mal, après quelques sueurs froides et Inch’Allah sur le lieu de ma souffrance à venir…15 minutes seulement avant le départ. La course avant la course.
L’ambiance d’avant départ est assez improbable. Plus proche d’une course de village et si loin de ces grosses machines à courir que sont Paris, New York, Berlin…où s’entassent des milliers de participants.
Tout le monde se salue, discute, échange, se sourit.
70 participants seulement, mais 30 nationalités différentes représentées. Presque des minis jeux olympiques.
Le directeur de course rappelle les dernières consignes, insiste sur la nécessité de s’hydrater. Il fait déjà 20° degrés au départ. Il en fera 10 de plus à l’arrivée. L’air est terriblement sec et sablonneux.
Je ne maîtrise pas cet environnement, je le sais, je gère en conséquence, et surtout j’apprécie ce merveilleux paysage dans lequel je vais évoluer un peu plus de 42 km.
Ma victoire est anecdotique et ma performance est à relativiser au regard du niveau de la compétition. Mais quoi qu’il en soit, j’ai fait de mon mieux et comme le dit si bien Alfred de Musset « l’homme est un apprenti, la douleur est son maître et nul ne se connaît tant qu’il n’a pas souffert ».
Il me reste de cette aventure un beau trophée, une belle médaille, un T-shirt collector et par-dessous tout cette image d’un sympathique coureur de nationalité chinoise qui aura voulu, sans doute par fierté, être pris en photo avec le vainqueur de l’épreuve.
L’ensemble des gains sera reversé à l’association de lutte pour les enfants saoudiens atteints du cancer.
L’occasion d’une pensée pour ceux qui combattent actuellement cette maladie.
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Marathon au pays de l’or noir…
Le Royaume d’Arabie Saoudite est une contrée située au cœur du Moyen Orient, logée entre l’Irak, la Jordanie, le Koweït, Oman, le Qatar, le Yémen et non loin de l’Iran, d’Israël, du Liban, de la Palestine, de la Syrie et de l’Egypte…
Chiites, sunnites, chrétiens, juifs…tous les ingrédients de la poudrière que l’on connaît bien.
Les principaux revenus de ce pays sont assurés par l’or noir, comme disait Hergé…le sacrosaint pétrole qui coule encore à flot et qui assure à la population saoudienne un niveau de vie presque indécent. La société de consommation a fait son œuvre ici, plus qu’ailleurs, sur cette population d’ ex-bédouins qui toutefois ne manquent pas de retourner de temps à autre dans le désert, mais le 4*4 Toyota Land Cruiser V8 a remplacé le chameau depuis bien longtemps. Et la tente a été troquée par une habitation proche d’un petit palace. Les nomades sont devenus rois du pétrole…
La vraie particularité de ce pays est que tous les aspects de la vie de chaque musulman sont conduits par la loi islamique, ou Sharia. Voici quelques exemples qui illustrent cette doctrine :
Il s’agit du seul pays au monde où il est interdit aux femmes de conduire. Le port de la Baya en public leur est obligatoire. Un mari, où plutôt le gardien comme on le nomme, peut compter jusqu’à quatre femmes en simultané, et 24 en cumul dans son existence. Et oui, le divorce est paradoxalement autorisé, à condition que l’homme en soit le décideur.
Dès lors qu’une femme quitte le territoire, son mari en est automatiquement averti par SMS.
Bienvenue au pays des droits de l’homme et des obligations de la femme.
Par ailleurs, il n’y a pas de lieux pour se divertir. Ni cinémas, ni théâtres, ni salles de spectacles. L’activité incontournable est la prière. Cinq fois par jour, que vous ne pouvez oublier puisque tous les hauts parleurs des mausolées font raisonner la voix de l’Adan, dès 5h du matin.
Et il ne vous ait pas possible de vous rendre en Arabie Saoudite pour faire du tourisme ou pour tout simplement participer à une épreuve sportive. Non. Le Royaume ne délivre que deux types de visas : professionnels, sous réserve d’avoir justifié que vous étiez invités par un « sponsor », ou religieux pour se rendre à la Mecque.
La prise de nouvelles fonctions au sein de ma compagnie m’aura conduit à de multiples séjours depuis plus d’un an dans ce territoire. Peu importe quelles sont mes activités, mais on pourrait dire en prenant quelques raccourcis que cela est la résultante d’un type qui un jour de Décembre 2010 dans un bled tunisien, aura manifesté son désœuvrement en s’immolant par le feu. L’effet papillon en quelque sorte, avec le printemps Arabe pour conséquence.
J’ai très rapidement développé une curiosité, pour ne pas dire attachement, infinie pour ce pays, sa culture, son mode de vie, ses traditions. Si différent de chez nous.
Au hasard d’une rencontre avec un saoudien devenu ami, « fanatique » de course à pied lui aussi, j’apprends qu’il existe à Riyadh, capitale du Royaume, un club de course à pied géré par une poignée d’expatriés, « intégristes » de l’athlétisme.
A ma grande surprise, cette association organise chaque année une dizaine de courses, avec pour épreuve phare un Marathon. Courir un marathon à Riyadh…La tentation est trop forte de ne pas laisser passer l’occasion.
Pascal.
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