Championnat de France de semi-marathon: Hafida Gadi-Richard, l'arme fatale ?

C'est la championne de France 2 005. Après une année en demi-teinte, la souriante Hafida a tout misé dans la défense de son titre. Interview en stéréo avec Sylvain Richard dans le rôle du mari - entraîneur et son épouse, la championne Hafida. Nul doute qu'elle accepterait volontiers de signer un doublé sur ses terres.

Sylvain Richard : « Elle revient bien, mais c'est difficile : elle manque encore de rythme, mais sur le semi, cela a moins d'importance. Elle a le 4e chrono des engagées, mais c'est elle qui a le record sur la distance et elle a couru plusieurs semis à 1 h 10.
L'objectif, c'est un podium, c'est le moins que l'on puisse viser car elle a le titre. Et c'est jouable : elles sont 4 à 1 h 12.
La S.C.O. Marseille va venir avec une grosse équipe pour remporter le titre. En individuelles, Corinne Raux qui a fait 3e au marathon de Paris a le meilleur temps d'engagement. Mais la distance convient bien à Hafida : c'est elle qui a les records de France du 15 et du 20 km. »
Hafida Gadi-Richard : « J'ai maintenant 32 ans et cela fait 18 ans que je cours. Je sens que c'est dur. Sylvain m'avait prévenu, je ne le croyais pas trop, mais il avait raison.
Mes débuts, je les ai faits à Vivaldi Saint-Etienne, après il y a eu Nice et Monaco, et enfin l'A.C.O. Ce sera mon dernier club.
Ca fait 2 mois que je la prépare cette course. Ca va être un peu la surprise. J'aime beaucoup le semi et en général, je ne m'en sors pas trop mal.
A l'arrivée, je vois bien Raux, Fauvel et Daunay, qui est championne de France du 10 000 ; il faut que je sois là-dedans.
Bien sûr, mon rêve c'est le titre. Alors on va essayer d'être intelligent : Raux part au train, les deux autres sont plus rapides, et moi, je reste derrière et après on verra bien. Fatiha ne pourra pas faire 20 km toute seule mais il faudra qu'on la tienne.
Tous les jours, j'ai la course dans la tête. Bien sûr, c'est un avantage d'être chez soi : il y a les encouragements. Avant, je ne voulais même pas que ma famille vienne me voir, mais maintenant, c'est le contraire.
En jeu, il y a une qualification pour les championnats du monde. Même blessée, fatiguée, il faut que je termine. Les Mondiaux d'Edmonton l'an dernier, c'est à la fois un très bon et un très mauvais souvenir. Très bon à cause des Canadiens qui sont des gens extraordinaires, très mauvais à cause de la course : j'ai dû pour la première fois abandonner.
Je pense courir encore deux ans puis je m'arrêterai. Je n'avais plus de motivation, mais je sens que ça revient. Pékin, je le ferais bien sur marathon, ce serait le rêve. On m'a dit que j'étais faite pour ça, mais l'expérience que j'ai c'est qu'à 38 km, je ne sais plus qui je suis.
Oui, je vais bien dormir la veille d'autant que je serai à la maison ! Et puis on court l'après-midi et ça me va bien. Dans la tête, c'est bon, mais je sais qu'il va falloir s'accrocher. »

Fatima Hajjami, le retour ?

Après deux ans d'absence, la Stéphanoise revient. Dans son discours, la même hargne, la même soif de victoire et une volonté de revenir au premier plan. Elle sera samedi au départ du semi, avec des ambitions mesurées, mais elle ne s'imagine pas au-delà des dix meilleures. Mais cette course sera surtout pour elle l'occasion de faire le point avant de Voici ce qu'elle nous a confié avant Roanne :
« J'ai fait peu de courses cet été ; j'ai tout misé sur des stages. Je vais y aller avec de l'ambition, mais d'abord pour me faire plaisir. L'objectif pour moi, c'est de revenir à mon meilleur niveau et après on verra.
J'ai sacrifié beaucoup de choses autour de moi, j'ai travaillé dur pour revenir. En vitesse, je n'avais rien perdu et j'ai surtout travaillé sur le long, toute seule, et c'était très difficile. J'espère avoir confirmation de mon retour à mon meilleur niveau au début de la saison de cross.
Mon objectif ? Un grand marathon en avril. Quant à Roanne, dans les 10, c'est bien le minimum ! »

PHILIPPE DECOT POUR LE PROGRES

Frédéric Augagneur : «Notre point fort est notre expérience»

Le président du comité d'organisation des championnats de France de semi-marathon, Frédéric Augagneur, compte s'appuyer sur le savoir-faire de l'organisation et le soutien des collectivités locales, entouré par une logistique adéquate capable d'accueillir près de 1500 coureurs.

Pas plus ni moins inquiet que la veille d'un « Tout Roanne Court », le président Augagneur se veut serein avant le top départ de cette méga manifestation sportive du nord ligérien ce samedi 16 septembre.
Quatrième grosse organisation de course à pied dans la Loire depuis 1998, ce national du semi-marathon arrive après les championnats de France de Course de Montagne de Saint-Etienne (1998), le championnat de France des 10 km à Saint-Just-Saint Rambert (2002), le Mondial de Cross-Country de Saint-Galmier (2005).
« Depuis un peu moins de dix ans sont organisées des grosses manifestations dans le sud de la Loire. Le championnat de France 2006 de semi va se dérouler à Roanne et ce n'est qu'un juste rééquilibrage. C'est aussi grâce au contrat qui lie la Fédération Française d'Athlétisme et le Conseil général qui s'appuie sur les clubs et les structures locales et territoriales que peut être organisé ce type de manifestation » souligne Frédéric Augagneur également président du comité de la Loire d'athlétisme.
Un grand rassemblement de l'élite nationale certes mais pas uniquement comme le souhaite le responsable de l'organisation.

Maintenir le caractère populaire
« Malgré l'importance de l'événement, nous avons tenu à maintenir deux courses de scolaires et un semi-marathon ouvert à tous mais quand même limité à 370 participants (actuellement près de 200 inscrits). Notre objectif reste populaire afin de profiter de l'effet de groupe où les coureurs amateurs côtoient le gratin national ».
Une politique payante puisque chaque année, après les 10 km du Coteau ou de «Tout Roanne Court», de nombreux jeunes viennent grossir les rangs des écoles d'athlétisme tout comme des moins jeunes qui rejoignent la grosse section des courses hors-stade au sein du CAR qui compte plus de 70 licenciés de tout niveau.

41 ligériens qualifiés
La Loire sera bien représentée à ces France de semi-marathon puisque 41 athlètes (17 féminines et 24 masculins) courront sous les couleurs de 5 clubs ligériens : FAC Andrézieux (6), CA du Roannais (20), ACO Firminy (8), Coquelicot 42 (3), ASM Saint Etienne (4). « Pour nous, à Roanne, Adeline Roche (1h18'18) sera notre leader (10ème temps national) malgré son peu d'expérience sur cette distance où elle n'a couru que deux fois. Cependant elle est ambitieuse car elle a pour elle sa forme et sa jeunesse mais malheureusement contre elle son manque d'expérience face à une génération de coureuses bien supérieures en âge », analyse le président Augagneur dont le comité possède quelques bonnes représentantes telles Hadifa Gadi (1h 12'59), Béatrice Fanget (1h 22'46), Fatima Hajjani (1h 24'00), Maryline Vacher (1h 24'34) en senior ou encore Gisèle Lheureux (1h 29'08) et Jocelyne Villeton 1h 30'31) en vétérans 2

JACKY ODIN POUR LE PROGRES